Agence internationale onusienne fondée en 1950 et basée à Genève, l’UNHCR est mandaté par l’Assemblée générale des Nations Unies pour garantir la protection, l’assistance humanitaire et la recherche de solutions durables pour les personnes déplacées. Son mandat originel s’inscrit dans le cadre du Statut adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies (résolution 428/V) et de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés (1951). L’institution agit à la fois comme organe de plaidoyer, acteur opérationnel et autorité normative.
Notes :
- Si l’UNHCR est mandaté en priorité pour protéger les réfugié·es au sens de la Convention de 1951, il intervient également auprès d’un ensemble élargi de personnes relevant de sa compétence comme les demandeur·euses d’asile, personnes déplacées, apatrides ou encore réfugié·es rapatrié·es.
- En tant qu’organe subsidiaire de l’ONU, le HCR est fortement dépendant des Etats bailleurs, dont les contributions volontaires financent la majorité de ses programmes. Si cette dépendance permet une grande réactivité en situation d’urgence, elle limite son autonomie stratégique. L’entité est régulièrement contrainte de composer avec les politiques restrictives des pays hôtes, notamment en termes de contrôles des frontières, d’accès à l’asile ou de gestion de camps.
- L’UNHCR promeut trois solutions dites «durables» : le retour volontaire, l’intégration locale et la réinstallation. Cette stratégie repose sur l’idée que le statut de réfugié·e est transitoire et doit aboutir à une stabilisation juridique et sociale. Toutefois, dans un monde où les causes des déplacements deviennent de plus en plus structurelles (climat, conflits prolongés, instabilités régionales, etc.), la durabilité réelle de ces solutions est questionnable. L’encouragement au retour ou la priorisation de la réinstallation peuvent, dans certains cas, dissimuler des logiques de désengagement des pays d’accueil ou de tri sécuritaire, et reléguer un véritable respect du droit à la dignité au second plan.
- L’UNHCR et les ONG collaborent sur le terrain de différentes manières. D’une part les ONG, plus proches des populations encampées peuvent faire remonter les problèmes et alerter l’UNHCR sur différentes situations. De plus, l’agence onusienne effectue de plus en plus de partenariats opérationnels avec des ONG (statut HCR art. 8, 10) pour soutenir la coordination et financer des actions auprès des réfugié·es, bien que ça ne soit pas son mandat initial.
Pour aller plus loin : Article de Marion Fresia, «La fabrique des normes internationales sur la protection des réfugiés au sein du comité exécutif du HCR», 2012. Voir l’ouvrage Au cœur des mondes de l’aide internationale.