En contexte migratoire et humanitaire, les critères de vulnérabilité désignent des indicateurs utilisés pour identifier les personnes exilées ou déplacées comme prioritaires dans l’accès à une protection, une assistance ou une solution dite durable. Ces critères peuvent être fondés sur des caractéristiques individuelles (âge, genre, handicap, état de santé etc..) ou sur des facteurs contextuels (situation de violence, d’exploitation, isolement etc..). Ils sont utilisés notamment par le HCR, l’OIM ou les Etats dans le cadre de programmes de réinstallation, d’hébergement ou d’accès aux soins et services.
Note 1 : L’usage des critères de vulnérabilité permet de prioriser l’aide dans des contextes de ressources limitées mais il s’appuie sur une hiérarchisation des vulnérabilités qui pose problème. Il suppose une capacité à objectiver et quantifier la souffrance et peut engendrer des effets d’invisibilisation pour celles et ceux qui ne «cocheraient pas les bonnes cases», bien qu’ils·elles soient en situation de précarité ou de danger. Cela peut renforcer des inégalités d’accès à la protection et produire des formes de concurrence entre les personnes exilées.
Note 2 : La vulnérabilité n’est pas une réalité universelle mais une construction sociale et politique. Les critères varient selon les institutions, les pays ou les priorités géopolitiques du moment. De plus, être identifié·e comme vulnérable peut effectivement faciliter l’accès à certains droits mais peut aussi conduire à une stigmatisation ou une réduction identitaire renforçant ce narratif omniprésent dans les médias occidentaux qui présentent les personnes migrantes comme des personnes passives et dépendantes d’une aide.