Camp Rafah

Le camp de Rafah, établi en 1949 au sud de la bande de Gaza, a été créé après la Nakba qui a entraîné l’exil de 800 000 Palestinien-ne-s. Conçu pour accueillir 41 000 personnes, il abrite aujourd’hui environ 125 304 réfugié-e-s selon l’UNRWA (2016), tandis que le Bureau central palestinien de statistiques recensait 40 651 habitant-e-s en 2021. 71 % de la population de Gaza a moins de 30 ans. Le camp est marqué par des logements précaires : 80 % ont un toit en amiante et seulement 20 % en béton.

L’UNRWA en assure la gestion principale avec 15 à 42 écoles, 2 centres de soins, des centres alimentaires et sociaux. En 2022, 291 100 élèves étaient scolarisé-e-s dans 278 écoles de Gaza, avec une moyenne de 41 élèves par classe. La bibliothèque la plus grande du camp a été inaugurée en 2016. Le camp souffre d’un taux de chômage élevé, atteignant 66,1 % chez les femmes et 42,1 % chez les hommes.

Le blocus israélo-égyptien, imposé depuis 2006, restreint sévèrement la circulation et l’économie locale repose sur des réseaux souterrains non viables. En 2019, le poste frontalier de Rafah n’a été ouvert que 241 jours. L’accès à Gaza se fait par Israël (point d’Erez) ou l’Égypte, avec autorisations strictes. La surpopulation pousse les familles à construire en hauteur sur des bases instables, et l’assainissement est sous-dimensionné, contaminant la nappe côtière.

Les habitant-e-s, dont beaucoup sont apatrides, vivent dans un environnement militarisé, subissant bombardements, incursions et démolitions. L’enfermement a un fort impact psychologique, surtout chez les enfants : 4 sur 5 souffrent de dépression ou d’anxiété (Save the Children, 2022). Malgré le soutien d’ONG (Oxfam, AFD, etc.), l’UNRWA fait face à une crise financière, incapable de répondre à tous les besoins. Le droit au retour, revendiqué par les réfugié-e-s, reste lettre morte.

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